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Sven Robinson demande à Fox l’amnistie pour les prisonnières et prisonniers en grève de la faim (La Jornada, 18 juin)

Lettre à mon père, prisonnier politique (envoyé à la Jornada et publiée le 14 juin)

Lettre du Comité chrétien pour les droits humains en amérique latine (CCDHAL, 13 juin)

Lettre d'appui à l'appel de solidarité du FODEG (12 juin)

Mexique : Appel d’urgence à la solidarité des Québécoises et Québécois (Éric Tremblay, 11 juin)

Mexique: Lutte pour la libération des prisonnières et prisonniers politiques (Éric Tremblay, 1er juin).

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lettre à mon père, prisonnier politique (La Jornada, 14 juin)

À mon père, qui sera toujours mon papa , à son 55e jour de grève de la faim :

Tu n’as jamais été comme les autres pères qui ont l’opportunité d’être proches de leurs enfants. Tu n’as pas été de ceux–là. Mais les moments que tu as passés avec moi, tu les as vécu intensément. J’ai beaucoup jouis de ces moments quand nous nous trempions sous les jets d’eau qui coulaient du toit lorsqu’il pleuvait. Tu te rappelles quand on peignait? Tu as toujours préféré les figures humaines et les paysages alors que moi, seulement les fleurs. Maintenant je m’ennuie même de tes grondements et des tirages de jambes que tu me faisais pour que je me lève et que je m’en aille à l’école. Je dois te dire que si avant je me fâchais de te voir toute la journée devant ton ordinateur et à écouter du new age, maintenant c’est moi qui passe mon temps à écouter la musique de Enya.

Je suis angoissé. On me dit que ta santé n’est plus celle que j’ai connue, que tu es très amaigris, avec 17 kilos en moins, et que même avec le sérum qu’on te donne dans l’aire de thérapie intensive de la prison, ton organisme ne réagit plus, qu’il n’accepte plus l’eau, que tu vomis du liquide gastrique. Ta voix au téléphone n’est plus la même, elle est chaque fois plus faible et tu tousses à tout moment.

Papa, je sais que si aujourd’hui tu t’en vas, c’est parce que tu veux que tes frères et sœurs de lutte soient libres. Et ça me fait profondément mal de ne pas pouvoir t’accompagner, t’embrasser et te dire combien je t’aime. Tu dois savoir que je suis avec toi, avec ma mère et avec les cinq prisonniers politiques du centre de détention d’Acapulco, qui t’accompagne aussi dans cette lutte pour la liberté. Tu dois savoir combien je suis indigné que dans un pays où existe supposément le respect aux droits humains et la liberté d’expression, ils nous aient coupé la communication téléphonique quand je t’ai demandé : As–tu un message à envoyer aux journaux? Tu as seulement eu le temps de répondre : " je remercie les manifestations d’appui… "

Tu te rappelles quand tu me demandais :

-Combien m’aimes–tu mon enfant?

-Comme toi tu m’aimes, papa, c’est comme ça que je t’aime. Et si un jour je ne peux pas te voir, rappelle–toi, papa, que comme tu aimes la dernière étoile, c’est comme ça que je t’aime… et encore plus.

Ta fille qui sera toujours ta fille

Leonor Aracely